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Quand elle s'est lancée sur instagram en 2018, Sarah Degny cherchait un espace où partager ses errances sentimentales, ses poèmes et ses pensées. Cinq ans plus tard et plus de 300k followers à son actif, elle publie l'autre versant de ses textes dans "L'indélicatesse des mots" (Michel Lafon) et revient notamment sur son héritage familial. Interview.
Qu'est-ce qui symbolise la famille pour toi ?
Ce qui symbolise la famille selon moi c’est l’appartenance au même espace temps. La famille est notre témoin du temps qui passe, nous partageons une mémoire commune. Notre existence est calquée sur la leur. La maison de mes grands-parents, en Auvergne, et leur appartement à Versailles représentent le coffre qui protège toute notre histoire.
Aurais-tu une anecdote à nous partager sur l'histoire de ta famille ?
J’ai récemment vu le film The Fabelmans et j’ai eu le sentiment d’assister au film de ma propre vie. Aucun film ne m’avait fait ça auparavant. Donc pour comprendre l’ambiance de mon enfance, il faut le regarder. Sinon, mon frère, à l’âge de 8 ans, capturait des escargots et coupait leurs antennes avec des ciseaux pour les ranger vivants dans sa banane. C’était affreux, on pensait qu’il allait devenir psychopathe. Dans un registre moins glauque, je devais avoir 8 ans et une tourterelle venait chaque jour sur notre balcon, ma mère mon frère et moi lui donnions à manger. Nous l’avons appelé Lulu. Elle est revenue chaque jour durant 3 ans.
Quelle est ta page favorite dans notre carnet La Lignée ?
J’aime les pages intitulées « du côté de ma mère » parce qu’elles poussent à la réflexion, à l’écriture de cette réflexion et de fait, à l’émotion. Je pense que se livrer par rapport à un parent n’est pas toujours facile, surtout quand il s’agit d’un parent qui partage le même sexe que nous.
Qu'est-ce que tu aimerais écrire sur ta famille ?
J’ai déjà écrit sur ma famille dans mon premier roman L’indélicatesse des mots (publié en 2023 chez Michel Lafon, ndlr). Un jour, je voudrais écrire un livre entier sur mon père, mais aussi sur ma mère et sur ma grand-mère paternelle. Ce sont tous les trois de véritables personnages de roman qui s’ignorent.
Qu'as-tu reçu de ta famille que tu aimerais transmettre à ton tour ?
Depuis l’enfance j’assiste à des dîners très animés où le débat d’idées est à la fois une entreprise sérieuse et un terrain de jeu où tout part en vrille. Tous les sujets y passent. Ma famille m’a transmis l’ouverture d’esprit, la curiosité de l’autre ainsi que la notion de nuance, ce qui va de paire avec le fait de savoir tempérer ses propos quand il faut faire face à des choses qu’on maitrise mal, parce qu’on n’est jamais à la place de l’autre. L’ouverture d’esprit m’a permis d’être plus souple face aux autres : j’analyse plus et j’essaie toujours de prendre de la hauteur, ce qui n’est pas chose facile mais disons que ça m’évite d’être frustré ou en colère. Mon grand-père par exemple était très comme ça : c’était un archéologue de l’humain. Il passait beaucoup de temps à apprendre de l’autre, c’était son plaisir.
Mais ma famille m’a surtout donné la plus belle qualité qui soit : la sensibilité. Il y a en moi une quasi candeur proche de celle de l’enfance qui ne me quitte jamais. Ce n’est pas tous les jours facile mais c’est comme ça. Il faut savoir que j’ai grandi dans une famille faite de dualités, entremêlant la pudeur de la bourgeoisie et l’impudeur de l’art, ce qui peut être déroutant pour la construction sociale d’un enfant ! Moi, je préfère me dire que c’est surtout très intéressant, au moins on ne s’ennuie pas avec soi-même.
Retrouvez la plume de Sarah sur instagram @ladelicatessedemots et dans son premier ouvrage "L'indélicatesse des mots", disponible chez Michel Lafon.
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